S'entraider.
Daniel se rendit compte aux paroles d'Eleanor d'une chose. Il avait besoin de Martha, autant qu'elle avait besoin de lui. Ils avaient besoin de l'un et l'autre. Était-ce vrai ? En était-il à ce point-là ? Daniel avait pris l'habitude de ne pas avoir besoin de quelqu'un et savoir se débrouiller tout seul. Sa femme avait été là pour lui, mais ils n'étaient jamais allé plus loin. Il avait eu besoin de la mère de Martha, mais il ne l'avait jamais dit et il n'en avait pas eu besoin.. Puis elle ne pouvait pas toujours être là malheureusement avec Graham dans les parages. Il avait été seul, même entouré et peut-être parce que Martha était la fille de la femme qu'il avait aimé, que cela semblait être visible. Il ne répondit pas à cette phrase et réagit à peine quand elle lui demanda s'il voulait à boire. De toute manière, elle n'avait pas attendu la réponse et elle le servait quand même. " Mh ?" Il revenait un peu sur Terre. " Son grand-père ?" Il n'était toujours pas revenu jusqu'à que ce fut l'illumination. " Oh ! Oui ! .. Désolé.. Eh bien, il est désireux de rencontrer Martha, mais pour des raisons de santé, il est consigné à son domicile. Les voyages ne sont pas autorisés.." Mensonge, son père n'était pas du tout au courant pour Martha, du moins .. Pas encore, pas maintenant avant qu'il ne pense à changer le testament...

Étonnamment, elle avait du mal à le croire. Elle continuait à se méfier bien sûr même si elle lui proposait l'hébergement. Il cachait des choses et elle ne le pensait pas seulement parce que Stephen l'avait dit. Elle le remarquait très bien elle-même. Cette conversation ne lui convenait pas et Eleanor, observatrice, repéra plutôt bien le tique du mensonge. Elle aurait pu le lui signifier et l'accuser ou bien simplement lui demander de dire la vérité mais elle préférait se renseigner avant tout. Elle irait parler à l'assistante sociale et elle ferait mention du grand-père de la petite en espérant pouvoir le contacter. Alors, elle joua le jeu paraissant presque innocente : Oh ! Dans ce cas, Martha pourra toujours lui écrire comme avec son père ou même lui téléphoner. Tu as son numéro de téléphone ? Et pour ce qui est de ses grands-parents maternel, tu sais quelque chose ?

Daniel prit doucement le verre rempli de la limonade et but une petite gorgée alors qu'Eleanor continua à poser des questions sur son père. Il n'avait jamais pu apprécier parler de lui, car il ne l'avait jamais vu autrement qu'un prodigieux avocat, résultat d'un adultère. Il reprit le sourire, complètement à l'aise " Mh mh.. Oui vous pouvez lui écrire et le numéro ... Je peux donner le numéro personnel, mais pas sûr qu'il réponde tout de suite. Mais je vous le donne juste au cas où. " Et ce serait juste le numéro du téléphone qu'il n'utilisait jamais. Personne ne l'appelait sauf quand c'était lui qui le faisait. C'était comme ça qu'il pouvait contacter son père et il devait reconnaître que là, c'était vachement pratique pour cette situation-là. " Quant à ses grands-parents maternel .. Doivent toujours vivre à New York. Ma famille a perdu contact quand ... Amy est morte. Je pourrai les contacter ce soir."

Bien sûr ! Elle chercha pour un papier et un crayon sur un meuble un peu plus loin, le lui tendant en reprenant sa place. Elle n'y croyait pas trop mais elle jugerait de son honnêteté lorsqu'elle appellerait elle-même. Eleanor était d'ailleurs étonnée de ne jamais avoir eu de coup de fil du grand-père de Martha qui avait pourtant dû être contacté par les services sociaux... Ce serait une question à poser si le numéro était le bon. Ce serait une bonne idée, de les contacter. Ça peut permettre à Martha de connaître une autre facette de sa mère et se lier à d'avantage de monde.

Elle but à son tour la limonade, réfléchissant à ce qui pourrait être dit. Oh j'y pense, est-ce que tu es allergique à quoique ce soit ? Je ne pense pas que Martha apprécierait si je te tuais dès le premier jour.

Daniel sortit son téléphone et chercha le numéro de son père. Il remercia d'un sourire Eleanor et écrivit le numéro de son père en veillant bien à ce que ce soit le bon. " Ok." fit-il tout d'un coup moins bavard. Il espérait que les parents d'Amy ne lui raccrochera pas au nez parce qu'il était un ancien détenu. Les gens faisaient ça, même ses anciens amis maintenant quand il avait voulu reprendre contact.

Il but à nouveau sa limonade et hocha la tête en finissant sa bouchée. " Oui je suis allergique aux crustacés." Il finit presque son verre en réalité et sembla un peu pressé, comme si le sujet de son père l'avait un peu refroidi. Il y avait des choses à faire d'un coup...! " Je devrais y aller, j'ai des choses à faire. Je te retrouve ce soir, on pourra continuer à parler si tu veux. " Il sourit et se leva après avoir déposé le verre à moitié vide sur la table.

C'est noté ! Fut tout ce qu'elle répondit avant qu'il s'excuse et doive partir. L'après-midi était déjà bien avancé, Martha n'allait pas tarder et il devait sans doute préparer ses affaires. Cela et continuer à cacher ce qu'il gardait précieusement. Elle n'était pas assez sotte pour le croire sur parole et ne rien suspecter. La méfiance était la clé. Même si Martha semblait l'apprécier petit à petit, cela ne changeait rien au fait que toutes ses intentions n'étaient pas encore claires. Pas de problème, tu viens pour le dîner que je sache combien de couverts mettre ? On verra ensuite pour le reste des aménagements... Et malheureusement, le partage de la salle de bain faisait partie de tout ça. Le partage de l'espace commun, les heures convenables et le respect de la vie à plusieurs. Cela comprenait par exemple de remplir le réfrigérateur s'il le vidait ! Elle n'avait aucune intention de devenir la bonne petite femme au foyer qui lui ferait tout. Il était un grand garçon et elle avait bien assez de choses à faire. Elle ne lui disait rien, pour l'instant, mais le pensait forcément. A tout à l'heure donc. Fit-elle en le raccompagnant à la porte, profitant d'être près de la cuisine pour prendre le colis, prête à l'ouvrir une fois qu'il serait parti. Elle n'était pas sûre du contenu et préférait tout autant y regarder de plus près avant de le tendre à Martha.