You're a beautiful creature !
grace et thomas
- Pasteur, on entame notre descente.
- Droit sur le port. Déclarèrent Kallo, le pilote et Reyes.
Grace trouva inutile de répondre quoique ce soit et se contenta d'un hochement de tête, l'attention fixée sur la planète qui se dessinait sous ses yeux.
Aya. Elle en avait entendu parler à maintes reprises. Le territoire des exilés et des hors-la-loi, une terre dangereuse pour quiconque venait du Prométhée ou en portait l'étiquette.
En ce qui la concernait, elle n'avait pas vraiment le choix. Depuis que le Prométhée était arrivé dans la Galaxie et qu'ils avaient découvert que leur Terre Promise n'était qu'un beau rêve transformé en cauchemar, Grace avait le devoir de trouver une autre planète sur laquelle les siens pourraient s'établir. Beaucoup dormaient encore en attendant leur nouveau monde. En tant que Pasteur, le choix était fait.
Aya était un monde au climat plutôt doux et seuls les nombreux volcans de l'autre côté de l'océan pouvaient être une menace mais d'après Reyes, le scientifique du vaisseau, ce n'était rien d'alarmant. Ce monde était une terre pleine de merveilles mais aussi peuplée, pour leur plus grand malheur, par les pires. Si Grace pouvait éviter à son peuple d'affronter les renégats et parias qui avaient abandonnés le Prométhée à son heure la plus sombre, elle aimerait tout autant !
La jeune femme se trouvait encore en stase lorsque ça s'était produit. Sur le moment, elle avait compris la colère des civiles et la mutinerie qui s'était produite. Les gens mourraient de faim et ils perdaient espoir de voir arriver les vaisseaux de leurs familles et autres colons. Le ravitaillement ne venait pas. Mais ceux qui s'étaient enfuis n'avaient pas bien fini. Ils avaient rejoint en masse, la milice de Kesh et s'était appropriés une ville déjà peuplée par des autochtones affaiblis par la guerre.
Et c'était pour cela, en premier lieu, que le Pasteur se trouvait ici. Elle tenait à établir de bonnes relations avec les Nox. Rétablir la paix et décourager la violence dans cette ville était essentiel ! Sauver le peuple Nox la motivait bien plus qu'autre chose ! De bons alliés seraient toujours utiles dans une Galaxie inconnue. Il n'était pas question de reproduire les erreurs de la Voie Lactée et les siècles de bataille entre Humains, Galariens et Asari. Ces hors-la-loi, ces parias, qu'elle le veuille ou non, faisaient tout autant parti de son peuple. Ils étaient arrivés dans Héléus en même temps et il était nécessaire qu'elle les rappelle à l'ordre même si, sans aucun doute, sa présence serait mal vue.
- Vera, Lax, je crois savoir que vous avez quelque chose à faire en ville ? Essayez de ne pas faire trop de vagues. Cora, je te confie le vaisseau. Quant à vous deux, interdiction de mettre le feu à la réserve, encore. Gardez les expériences pour le labo ! Commanda-t-elle à son équipe alors que les bras du vaisseau étaient déployés et l'atterrissage exécutés.
Sans autre mot, Grace s'éloigna vers les vestiaires et enfila sa veste la plus discrète, améliorée de quelques couteaux dissimulés, au cas où. Elle pouvait remercier Vera pour l'idée, elle n'en manquait jamais pour la technique et matériel militaire.
Rejointe par Cora, le Pasteur prêta peu attention à sa présence, jugeant que si elle avait un mot à dire, elle ne s'en priverait pas. Cela ne manqua pas !
- Vous en aurez pour combien de temps.- Tout dépendra des informations. A priori, le contact est fiable. S'il se montre, je devrais en avoir pour deux heures maximum. Il se peut que j'explore un peu la ville avant de rentrer. Ne m'attend pas avant la nuit, du moins si la nuit tombe sur Aya. Est-ce qu'on sait s'ils ont une lune ? Demanda-t-elle avec une grimace interrogative.
- Ils en ont même deux.- Voilà qui doit valoir le coup d’œil. Commenta la jeune femme en sortant du vestiaire.
On reste en contact, soyez prudents. Donna-t-elle sa dernière recommandation avant de quitter le vaisseau.
Il y avait encore six mois, la situation la dépassait totalement. Son frère avait été formé pour ça. Elle n'était qu'une professeure en anatomie alien et diplômée en communication. Rien qui fasse d'elle un Pasteur. Bien sûr, elle avait reçu la formation militaire de base nécessaire à toute participation au projet Prométhée mais elle n'en était pas une comme Ivan avait pu l'être. Elle avait appris sur le tas.
Ivan était celui qui devrait être aux commandes mais il s'était sacrifié pour que l'équipe puisse vivre en la nommant à sa place. Quelle folie lui avait prise !
Depuis, bien sûr, on pouvait considérer qu'elle s'en sortait bien avec deux avant-postes et une alliance à venir mais un semblant d'insécurité demeurait derrière l'armure de Pasteur. Ceci dit, elle le cachait plutôt bien et le savait.
Bonjour. Fit-elle après être entrée sur le lieu du rendez-vous, trouvant sa place près du comptoir.
- Bonjour, qu'est-ce que je vous sers ?- U...- Et ne me dites pas un soupçon d'aventure, j'en bouffe au dîner de l'aventure. Alors ?- J...- Ok, ok, vous me direz plus tard. Termina la barmaid en mettant fin à tout discussion avant que Grace ait pu dire quoique ce soit.
Elle repartit s'occuper d'un client et le Pasteur se retrouva accoudée au bar pendant ce qui lui sembla une éternité. Au bout d'un quart d'heure, elle se trouva à écouter les discussions et au bout d'une demi-heure, elle se demanda si ce fameux contact existait vraiment. Si c'était une farce et qu'on lui faisait perdre son temps, elle risquait de perdre son calme et professionnalisme légendaire !
Elle allait d'ailleurs contacter Cora lorsqu'une voix se fit entendre. Doucement, elle se retourna dans sa direction et regarda le responsable de bas en haut. Humain, masculin, à peu près son âge, inconnu. L'analyse terminée, elle nota le verre qu'il lui tendit. Elle haussa un sourcil et s'en saisit prudemment.
- Peut-être.Était-il son contact ? Elle s'attendait plutôt à voir quelqu'un de plus... Nox et plus... féminin d'après le nom fourni. Mais elle ne pouvait pas risquer de manquer sa chance et décida d'accepter de partager le verre. Au pire des cas, si cet homme ne cherchait qu'un peu de compagnie, elle pouvait toujours lui dire ne pas être intéressée.
- A qui ai-je l'honneur ? Demanda-t-elle sans détour.